Interrogé par le site TF1.fr, Fabien Bourdier, directeur général d'Expedia.fr, revient sur l'impact des violences urbaines dans les banlieues françaises sur le tourisme.
Y a-t-il eu un impact des émeutes dans les cités sur le tourisme ?
Fabien Bourdier : Oui. Dès la semaine qui a suivi le début des émeutes, l'impact a été fort : nous avons constaté une baisse de réservations de 44% de la part des Etats-Unis, de 33% pour le Canada et de 27% pour le Royaume-Uni et l'Allemagne. Ce ne sont pas des chiffres habituels d'une semaine à une autre. Si l'on considère la dernière semaine du mois d'octobre comme la référence avec une base de 100 réservations, cela veut dire que nous n'en avons eu que 56 la semaine suivant de la part des Etats-Unis alors que nous étions sur un rythme en progression et que nous aurions du en avoir 104 ou 105.
Ces baisses de réservations ont-elles pris fin ou se poursuivent-elles ?
Fabien Bourdier : Les réservations ont un peu remonté. Si on conserve le même exemple, elles sont aujourd'hui remontées à 60 mais c'est très lent. Le retour à la normal est beaucoup moins rapide que pour les attentats de Londres ou la chute des réservations avait été très rapide (-30%) mais la remontée aussi (+30%) dans les semaines qui ont suivi. C'est pour les fêtes de fin d'année que l'on pourra constater l'effet des émeutes sur le tourisme en France et notamment à Paris qui est la première destination des étrangers.
Les professionnels du tourisme vont-ils devoir casser les prix comme le font certains pays du Maghreb à la suite d'attentats ?
Fabien Bourdier : C'est tout à fait possible et c'est ce que l'on commence à ressentir. Certains hôteliers commencent déjà à réagir en mettant en place des promotions afin de remplir leurs établissements. La Maison de la France (organisme de promotion de la France à l'étranger, ndlr) envisage également de lancer une campagne de communication sur la France à l'étranger pour restaurer l'image du pays.
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