13 août 2005

British Airways tente de rattraper son retard

British Airways a fait décoller plus de 80% de ses vols prévus au départ de l'aéroport londonien de Heathrow samedi, après deux jours de grève sauvage ayant cloué au sol plus de 110.000 passagers en pleine période estivale.
La compagnie aérienne a cependant prévenu qu'il lui faudrait plusieurs jours pour retrouver une activité normale et combler les retards accumulés depuis jeudi.
Un porte-parole de BA a précisé que 85% des vols court-courrier, soit 170 départs, et 80% des vols long-courrier, soit 60 départs, devaient décoller de Heathrow samedi.
"Nous voyons désormais clairement les gens se déplacer dans l'aéroport et monter à bord des avions et nous espérons que cela va continuer ainsi", a déclaré ce porte-parole.
Mike Street, le directeur du service clientèle de British Airways, a reconnu que la compagnie faisait face à une situation logistique complexe, une centaine d'avions et un millier de membres d'équipage ne se trouvant pas vendredi à l'aéroport où ils devraient être.
"Nous travaillons aussi dur que possible pour acheminer les clients vers leurs lieux de vacances", a-t-il assuré.
Malgré la reprise progressive des vols vendredi soir, des milliers de passagers restaient bloqués à Heathrow, aéroport commercial le plus fréquenté au monde.

Des chapiteaux ont été dressés devant deux terminaux afin de fournir des rafraîchissements et des couchages aux clients surpris par la grève soudaine. Les services ambulanciers de Londres ont pour leur part soigné plusieurs cas d'épuisement, de déshydratation et de stress.
Un millier d'employés de British Airways ont soudainement arrêté le travail jeudi, en solidarité avec les centaines de salariés licenciés par Gate Gourmet, entreprise de restauration aérienne.
Cette grève sauvage a entraîné l'annulation de plus de 700 vols.
"Nous présentons nos plus sincères excuses à nos clients", déclare BA sur son site internet. "Cette situation est sans précédent."
La compagnie a prévenu que seuls les passagers munis de réservations pouvaient se présenter à Heathrow et que les autres seraient refoulés à l'embarquement. Des barrières ont ainsi été installées dans le hall du terminal 4, afin de bloquer les passagers sans réservation.
L'Acas, l'instance d'arbitrage du gouvernement britannique pour les conflits du travail, mène des négociations entre Gate Gourmet et le syndicat Transport & General Workers Union (TGWU). Un porte-parole de l'Acas a refusé de s'exprimer sur ces discussions, qui se déroulent dans un hôtel proche de l'aéroport.

Plusieurs passagers interrogés par Reuters ont dit ne pas éprouver de colère, uniquement de la fatigue et de la lassitude.
Un Australien était notamment impatient de rentrer chez lui, sa femme étant sur le point d'accoucher.
"Ma femme devait donner naissance à notre enfant hier", explique Glen Perryman. "Je ne sais pas ce qui se passe. Je suis peut-être déjà père. Je veux juste partir d'ici et rentrer chez moi. Mais je ne suis pas en colère, parce que, qu'est-ce qu'on peut y faire?"
Environ 100.000 passagers voyagent quotidiennement durant le mois d'août sur British Airways, dont deux tiers des vols transitent par Heathrow.
Selon des analystes, cette grève pourrait coûter des dizaines de millions de livres à la troisième compagnie aérienne en Europe.
L'action BA, déjà mise en difficulté par la flambée des prix du pétrole et la concurrence des compagnies à bas prix, a accusé jusqu'à 2,5% de baisse vendredi à Londres pour finir en retrait de 0,8% à la cloche.
Un précédent mouvement de grève sauvage, en 2003, avait coûté 40 millions de livres (58,2 millions d'euros) à BA.
La compagnie a déclaré pour sa part qu'il était trop tôt pour évaluer le coût de cette grève.
Les relations de BA avec son personnel se sont dégradées depuis qu'elle a dû procéder à la suppression de milliers de postes en raison de la baisse d'activité qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001.
Source : Reuters
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