01 juin 2005

Réflexions sur le transport aérien mondial

Du 29 au 31 mai dernier s'est tenu à Tokyo le 61ème sommet annuel de l'IATA, l'Association internationale du transport aérien. A cette occasion, son président, Giovanni Bisagni, a présenté à ses membres l'état du transport aérien mondial.
Je vous en livre ici les temps forts :
La crise du transport aérien continue. La hausse du prix du carburant, le cinquième cavalier de l'Apocalypse, détruit notre rentabilité.
En 2005, nous perdrons collectivement quelques 6 milliards de dollars.
Avant de tenter de présenter quelques solutions pour sortir de cette crise, j'aimerais vous présenter quelques unes de nos réussites.
Le transport aérien n'a jamais été aussi sûr
1,8 milliard de personnes ont volé en toute sécurité en 2004. 428 sont mortes soit un chiffre équivalent à celui de 1945, année où le transport aérien s'était élevé à 9 millions de voyageurs !
Le transport aérien n'a jamais autant respecté l'environnement
En 2004, nos efforts ont permis d'économiser 2 millions de tonnes de CO2 et 1 milliard de dollars. En 30 ans, nous avons réduit de 70% nos émissions dans l'atmosphère.
Le transport aérien n'a jamais été aussi accessible
De plus en plus de personnes empruntent nos avions. En 10 ans, nos prix ont chuté de 30%.
Notre réseau ne cesse de se développer : nos 75 000 vols quotidiens desservent 14 000 aéroports.
Le transport aérien est vital pour l'économie mondiale
Nous employons 4 millions de personnes et générons un chiffres d'affaires annuel de 400 milliards de dollars. Nous sommes responsables de 4% du PIB mondial et 40% des marchandises sont transportées dans nos avions.
Comment alors en sommes-nous arrivés là ?
Examinons d'abord nos propres erreurs :
- nous n'avons pas adapté l'offre à la demande
- nous nous sommes trop concentrés sur notre part de marché
- nous avons très lents à utiliser Internet
- nous n'avons pas été assez exigeants avec nos fournisseurs
Tout a changé avec le 11 septembre. L'urgence nous a conduits à réagir en augmentant notre productivité et en diminuant nos coûts non liés au carburant.
Je vous propose aujourd'hui de donner corps à une vision simplifiée de notre industrie.
Première étape : 100% de billets électroniques. A la fin de cette année, nous aurons d'ores et déjà atteint le seuil des 40%.
Nous travaillons également à simplifier les procédures d'embarquement de nos passagers et à améliorer nos performances pour le transport de marchandises.
Mais nous ne réussirons pas seuls : les gouvernements doivent nous aider et rompre avec des pratiques anciennes qui n'ont eu comme seul résultat que de nous compliquer la tâche !
Nous leur proposons donc un programme en cinq points :
Point 1 : arrêter de nous traiter comme des vaches à lait et réduire les taxes s'appliquant à nos billets
Point 2 : nous offrir des services efficaces notamment dans les aéroports et le contrôle aérien
Point 3 : arrêter de contrarier la concurrence en favorisant les compagnies low costs grâce à des avantages divers et des subventions indirectes
Point 4 : cesser d'encadrer notre activité à outrance. Nous rejetons toute régulation qui ne génère pas de croissance
Point 5 : nous traiter comme n'importe quelle autre industrie. Le ciel mondial doit être libéralisé comme l'ont été les télécommunications
Nous avons survécu à la pire période de notre histoire : terrorisme, épidémie, guerre, augmentation du prix du carburant, taxation, règlementation
Nous avons survécu car nous avons travaillé dur.


Le texte intégral en anglais de cette intervention est disponible sur le site Internet de l'IATA : www.iata.org

Pour me joindre : artduservice@gmail.com

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